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Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution industrielle ! Partie 2

juin 2013 | Temps de lecture : 4 min

Dans la première partie de notre article sur la nouvelle révolution industrielle, nous avions vu qu’il sera nécessaire pour les entreprises de s’adapter aux modifications de leur environnement. Nous entendons ici vous donner les clés pour réussir votre adaptation en vous dressant un rapide portrait des principales mutations de l’environnement économique et social à venir et comment les éviter.

L'aube d'une nouvelle révolution industrielle

Adapter son organisation à son environnement pour faire face à la nouvelle révolution industrielle

 

L’économie n’est pas une science exacte et il nous semble hasardeux de nous appuyer sur les évènements passés pour prédire avec précision ceux à venir. Cependant, il nous paraît intéressant d’observer quelques conséquences des précédentes révolutions industrielles pour préparer les entreprises à profiter de ce changement plutôt qu’à le subir.

 

 

Une approche par l’offre de masse

 

La révolution industrielle du 19ème siècle fut celle d’une approche par l’offre de masse, où tous les investissements et les progrès techniques ont été dédiés à l’augmentation de la capacité de production et à l’abaissement des coûts. Si la rupture technologique anticipée (nanotechnologies, biotechnologies, impression 3D) a effectivement lieu dans les prochaines années, l’approche de masse sera revisitée, la notion de taille critique et de recherche d’économie d’échelle ne s’entendront plus selon les mêmes critères. En effet, les marchés sont aujourd’hui davantage guidés par la demande que par l’offre, et les « services » ont pris une place qui n’existait pas lors de la précédente révolution industrielle, orientée « produits » : près de 45% des échanges mondiaux, en valeur ajoutée, sont des « services ».

 

 

Les personnalisations à l’unité de produits (grâce notamment à l’impression 3D) seront un vecteur de différenciation pour les entreprises, ainsi que la proximité perçue du service.

 

 

Un changement complet de la notion de productivité

 

La révolution industrielle a d’abord positionné la compétitivité sur la capacité à produire, à capter et former  de la main d’œuvre, à approvisionner en énergie et en matière les usines, bref, à faire face à la croissance de la demande générée par l’offre de masse. Or,  la prochaine révolution industrielle devra développer des innovations autour des usages pour ses clients, facteur de compétitivité « qualitative », faisant ainsi place à la précédente révolution industrielle axée sur le « quantitatif » (désir d’équipement d’une population croissante). Les innovations de la prochaine Révolution Industrielle seront dédiées à l’amélioration de la qualité dans le renouvellement de l’équipement, du moins dans les pays Occidentaux.

 

 

Une modification profonde du paysage urbanistique mondial et des phénomènes migratoires

 

Le transfert des populations rurales vers les centres villes, généré par un besoin fort en main d’œuvre dans les ateliers et les usines, a contribué à la croissance économique de nombreux secteurs, y compris dans les services. Ce phénomène existe encore, notamment en Chine. L’ensemble de la société, pas uniquement l’industrie, a donc été impacté par cette révolution migratoire.
Les déplacements de population au cours d’une journée sont aujourd’hui traqués, car ils sont source de gains de productivité, mais aussi pour diminuer le coût de déploiement et d’entretien des réseaux (eaux, électricité, données, hôpitaux).

 

Et si ce concept touchait à sa fin ? Au moins en Occident, les technologies et les modèles de production sont progressivement en train d’éclater les concentrations dans les mégapoles (coûts des locaux, coûts sociaux du stress, coûts de grèves…) au profit de l’offshore (réflexe initial) et depuis peu near-shore (réflexe d’expérience). On voit déjà apparaître des innovations (cabines automatisées de diagnostic en télé présence du médecin) qui pourront compenser les déserts médicaux sans accentuer la concentration de population pour motifs sanitaires. Pourrait-on assister à de nouveaux phénomènes migratoires inverses des précédents ?

 

 

Un nouveau déséquilibre social créant de nouvelles inégalités, une nouvelle distribution des richesses

 

Les révolutions industrielles ont créé des nouvelles opportunités de création de richesse mais ont également engendré leur lot d’inégalités, la prochaine révolution industrielle n’y échappera pas et créera son lot de déséquilibres, inévitables.

 

La précédente répartition des richesses a subi elle aussi un cycle : d’abord une répartition auprès des entrepreneurs, puis une répartition aux salariés, pour ensuite se concentrer sur les marchés financiers, porteurs des capitaux. Les récents excès et la prise de conscience mondiale d’une nécessaire régulation financière, mais aussi le consensus autour de la nécessité d’un entrepreneuriat fort sauront-ils nous sauvegarder de ces excès ?

 

Il subsistera au moins une inégalité : la différence de développement Occident/ Asie/Afrique, qui ne seront pas tous dans la même révolution industrielle. Et si cette fois cela se transformait en opportunité pour l’ensemble de la population ? Il ne faut pas nécessairement chercher l’équilibre, synonyme d’immobilisme, mais peut-être mieux gérer les déséquilibres pour qu’ils profitent à tous.


 

Mutation des conditions sanitaires, grands enjeux de l’exploitation des ressources naturelles, nouvelles sources de financement, tels sont les points qu’il nous reste à aborder et que nous développerons dans la 3ème partie de notre article sur la nouvelle révolution industrielle à paraître très prochainement sur notre blog….

 

 

Auteur : L'équipe Exeis Conseil