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Accords de Bâle et implications pour les acteurs bancaires – Partie 1/3

mai 2014 | Temps de lecture : 2 min

« Quels sont les mécanismes et les règles qui sécurisent tant le particulier que la banque et le système bancaire global ? ». Depuis la crise de 2008, la question de la réglementation financière en générale et bancaire en particulier est omniprésente.

 

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En effet, la banque est à la fois un maillon essentiel et un levier important de l’économie. De par son rôle de transformation bancaire (transformation du dépôt en crédit), elle participe à la consommation des ménages et à l’investissement des entreprises et des Etats. Inversement, un système bancaire défaillant, non sécurisé par une réglementation adéquate, peut avoir des effets de contagion importants sur toutes les facettes de l’économie. Il s’agit de l’effet domino constaté lors la crise qui débuta en 2008 comme une crise du crédit pour devenir une crise du système financier global, entraînant au passage une partie de l’économie mondiale dans sa chute.

 

 

Pour comprendre l’évolution de la réglementation bancaire et comment celle-ci entend aujourd’hui sécuriser le système bancaire, il est essentiel de comprendre dans un premier temps les causes de ces crises : une gestion inadéquate des risques inhérents au secteur bancaire.

 

 

La banque, un métier de gestion du risque

 

 

Le métier de la banque consiste en une gestion de trois grandes catégories de risques :

 

  • Les risques de crédit

 

  • Les risques opérationnels

 

  • Les risques de marché

 

 

Le premier est le plus simple à comprendre : une banque prête plus d’argent qu’elle n’en possède dans ses coffres. Pour cela, elle emprunte elle-même à d’autres banques.

 


Si un grand nombre d’emprunteurs se révèlent incapables de rembourser leurs emprunts, la banque ne sera pas en mesure elle-même de rembourser les siens. De même, elle ne pourra plus assurer le retrait d’argent des déposants. Quand elle fait crédit, la banque prend donc un risque qu’elle va chercher à mesurer puis à maîtriser. Par exemple, une partie du taux d’intérêt payé par un emprunteur sert à contrebalancer l’aléa moral du crédit, le risque que l’emprunteur fasse défaut.

 

 

Le risque opérationnel est lui lié aux activités et processus « physiques » de la banque. Cette notion couvre un large panel de risques allant du braquage pour le plus spectaculaire au double encaissement d’un chèque. Pour faire face à ce type de risques, la banque met en place un certain nombre de contrôles sur ses processus et s’assure auprès de tiers.

 

 

Enfin, les risques de marché concernent les placements bancaires sur les marchés financiers. Pour faire simple, quand une banque place l’argent de ses déposants sur une valeur boursière, elle prend le risque que celle-ci dégringole.

 

 

Si la prise de risques est inhérente au métier bancaire, la volonté du législateur est d’en favoriser une meilleure maîtrise par les banques :

 

  • en amont, grâce à une analyse plus fine et une meilleure pondération des risques

 

  • en aval, grâce à de meilleurs processus de contrôle et à la mise en place de garde-fous limitant les impacts de ces risques pour les clients des banques (qu’ils soient toujours en mesure de retirer leur argent par exemple), pour les établissements financiers (qu’ils ne défaillent pas faute de pouvoir rembourser leurs dettes) et pour le système financier dans son ensemble.

 

 

Dans ce cadre, les accords de Bâle et leur application dans la législation européenne constitue un renforcement progressif de la réglementation prudentielle européenne comme nous le verrons dans le prochain article à paraître.