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Méthode Agile – La méthode Agile Scrum, retour d’expérience

novembre 2012 | Temps de lecture : 3 min

Les méthodes de gestion de projet Agile brisent la linéarité et la prédictibilité des méthodes traditionnelles (cycles en V ou W) en proposant un modèle de développement itératif simple et complet. Nous avons jeté notre dévolu sur la méthode Agile Scrum, que nous souhaitons vous expliquer et vous illustrer en plusieurs articles. Cette série d’articles vise à rendre accessible à tous cette méthode, en facilitant la compréhension des différents enjeux sur la base de retours d’expérience (positifs et négatifs) du cabinet.

Retour d'expérience sur la méthode Agile, Scrum

Retour d’expérience de la mise en place de la méthode Agile pour un projet de refonte d’un site Internet

 

Pour terminer notre série d’articles sur la méthode Agile, nous avons souhaité interviewer un de nos clients que nous avons accompagné sur la mise en place de la méthode Agile en mode Multi-Scrum (il faut comprendre plusieurs projets menés en Agile dans un seul projet Agile) en posant 4 questions à Erwan Cabillic, responsable du département Distribution au Crédit Mutuel Arkéa.

 

 

Pourquoi avoir choisi de mettre en place une méthode Agile pour votre projet et comment la mise en place s’est déroulée?

 

Le projet Domiweb est un projet de refonte de notre site Internet, avec une composante ergonomie et interface, et une bascule de toutes les fonctionnalités existantes sur une nouvelle technologie. Ce projet a aussi été l’occasion de refondre nos processus pour les mettre au goût du jour et prendre en compte les nouvelles pratiques web.

 

Tout d’abord, nous avons fait le choix de passer par la méthode Agile en raison de l’ampleur du projet. Nous avions des difficultés à ordonner simplement le périmètre dû à un nombre important de fonctionnalités à prendre en compte. Ensuite, il nous semblait important de donner rapidement des résultats et de la visibilité aux utilisateurs. La méthode Agile étant en ce sens la plus adaptée, notamment dans un contexte web, a contrario d’une méthode cycle en V qui génère souvent de l’effet tunnel.

 

Enfin, le projet comportait une très forte contrainte de temps et de qualité de service qui a pu trouver une réponse forte d’engagement projet par la mise en place des préceptes de l’agilité.

 

Concernant la mise en place, nous avons démarré le projet par une phase de « kick-off » pour sensibiliser l’ensemble des intervenants à la méthode. L’objectif était de ressembler en un lieu unique l’ensemble de l’équipe pour lever les barrières, répondre aux questions et surtout expliquer ce qu’est et ce que n’est pas la méthode Agile.

 

Le démarrage a été poursuivi par une phase de coaching auprès des représentants clients (Product Owner) pour les sensibiliser sur leur rôle et les aider à réaliser les livrables selon les principes de la méthode.

 

 

Erwan CABILLIC RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT DISTRIBUTION AU CRÉDIT MUTUEL ARKÉA
Erwan CABILLIC RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT DISTRIBUTION AU CRÉDIT MUTUEL ARKÉA

Nous avons fait le choix de passer par la méthode Agile en raison de l’ampleur du projet. Nous avions des difficultés à ordonner simplement le périmètre dû à un nombre important de fonctionnalités à prendre en compte.

Selon votre retour d’expérience quels sont les points positifs que vous pouvez ressortir de ce type de méthode dans le contexte de votre projet ?

 

Le premier point qui me vient à l’esprit est que la méthode Agile ne provoque pas d’effet tunnel. Elle donne des résultats rapidement et surtout probants. Grâce à des outils de pilotage adaptés, on peut suivre les projets facilement et donner la visibilité nécessaire aux parties prenantes du projet.

 

Les validations intermédiaires des développements et la mise à jour des contraintes fonctionnelles ont permis d’anticiper la validation du livrable final.

 

Côté équipe, une véritable symbiose est née entre les équipes de développements et de spécifications.

 

L’ensemble des livrables, que ce soit les spécifications ou encore les développements, a toujours atteint le niveau de qualité requis.

 

L’ensemble des équipes a toujours été réactif à toutes les demandes.

 

 

Et les axes d’amélioration que vous avez pu relever ?

 

Les différents axes d’amélioration notés sont plutôt liés au projet plus qu’à la méthode.

 

La phase de conduite du changement a été plutôt longue et difficile. Il a fallu accompagner les gens qui avaient un à priori sur la méthode. Les « non initiés » avaient cette image que la méthode permet de changer tout ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut et que le tout coûte le même prix.

 

L’effort de sensibilisation a permis de lever ces aprioris et rétablir la vérité quant aux principes de l’agilité.

 

Les métiers ont été au départ déstabilisés car la méthode agile change la façon d’aborder les projets. Avec cette méthode, on est avant tout orienté produit ainsi que sur le résultat de chaque itération. Les préceptes de l’agilité recommandent en effet de prioriser les fonctionnalités les plus importantes pour les réaliser en premier. La priorisation et la définition d’importance des fonctionnalités est complexe surtout lorsqu’on a l’habitude d’aborder les projets dans leur globalité.

 

Enfin, la configuration en projet multi-scrums a ajouté une difficulté supplémentaire d’un point de vue de gestion des équipes et sur le pilotage du budget. Il a fallu mettre en place les moyens de communication adaptés pour pallier à l’absence physique des équipes sur le plateau. Nous avons pour cela mis en place un rôle de « proxy » joué par le prestataire en charge de l’équipe de développements à distance et qui réalise la liaison avec le client. Ce qu’il faut retenir de cette expérience c’est que les outils de gestion Agile permettent aujourd’hui de faire de l’Agile autrement qu’avec des post-it. Toutefois, il est nécessaire que l’ensemble de l’équipe soit présent au démarrage du sprint pour réaliser le chiffrage et pour garder un point de communication physique avec le Product Owner.

 

 

Pour finir, si vous aviez 4 mots pour qualifier cette méthode, lesquels choisiriez-vous ?

 

En synthèse, les 4 mots qui me paraissent les plus importants sont :

 

  • Adaptatif : On s’adapte toujours aux besoins du client
  • Incrémental : Le produit final se construit au fur et à mesure et les fonctionnalités peuvent être adaptées
  • Symbiose : Un fonctionnement en équipe mène vers l’efficacité
  • Qualité : Une réelle qualité de livrable qui était adaptée aux besoins initiaux décrits.

 

Le Crédit Mutuel Arkéa en bref