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Méthode Agile – La méthode Agile Scrum, une nouvelle ancienne méthode

mai 2012 | Temps de lecture : 3 min

Les méthodes de gestion de projet Agile brisent la linéarité et la prédictibilité des méthodes traditionnelles (cycles en V ou W) en proposant un modèle de développement itératif simple et complet. Nous avons jeté notre dévolu sur la méthode Agile Scrum, que nous souhaitons vous expliquer et vous illustrer en plusieurs articles. Cette série d’articles vise à rendre accessible à tous cette méthode, en facilitant la compréhension des différents enjeux sur la base de nos retours d’expérience (positifs et négatifs) vécues sur des projets en méthode Agile scrum et multi-scrums auxquels nous avons pu participer.

 

Scrum : Nouvelle Ancienne Méthode

 

Une méthode? Quelle méthode ?

 

 

Une étude parue en Avril 2009 (Chaos Report du Standish Group) montre que seuls 32% des projets sont réalisés dans les délais et budgets initialement définis. Ce faible taux de réussite illustre la difficulté qu’ont les entreprises à figer leur besoin dans sa globalité, au début du projet.

Opposition entre cycle V et Agile

Née en 1986, la gestion de projet de développement itératif permet d’apporter une réponse à l’effet tunnel souvent généré par les cycles de réalisation projet classiques. Le besoin fonctionnel est alors découpé et priorisé pour créer plusieurs petits projets appelés itérations. Le périmètre fonctionnel et technique de chaque itération est réduit pour qu’une solution complète et de qualité soit développée, mise en place et testée, à la fin de chaque itération et puisse partir en production.

L’objectif de la méthode est de permettre la réduction des délais de mise sur le marché des produits ou services, de s’adapter en temps réel aux besoins des utilisateurs en ayant la possibilité de modifier les spécifications à chaque livraison et permet de limiter l’effet tunnel induit dans une méthode en V ou W en donnant de la visibilité fréquemment aux commanditaires du produit.

 

RAD, Scrum, XP, Quèsaco ?

 

 

Maintenant que le principe Agile n’a plus de secret pour vous, faisons un peu d’histoire pour comprendre la naissance et l’évolution de cette méthode. Commençons par le RAD, né en 1991 et ancêtre de l’Agile.

 

 

James Martin, son créateur, propose une méthode de développement rapide d’applications (RAD) se basant sur une nouvelle structure itérative, incrémentale et adaptative. Les utilisateurs sont, pour la première fois, responsabilisés et leur validation permanente est requise. Très vite, cette méthode sera reprise et adaptée pour donner naissance à de multiples variantes : XP (eXtrem Programming), Scrum, FDD (Features Driven Development) :

 

  • La méthode Scrum a, par exemple, ajouté de courtes réunions quotidiennes à la méthode RAD afin de motiver les participants, de stimuler la communication, de synchroniser les tâches et de résoudre les difficultés rencontrées.

 

  • La méthode XP, très axée sur la partie construction de l’application, se distingue notamment par son approche de planification ludique.

 

  • La méthode FDD a quant à elle mit l’accent sur la finalité de l’itération avec un but immédiatement mesurable et résolument tourné vers la notion de valeur métier.

 

 

Le terme Agile n’apparaîtra qu’en 2001 suite à la publication du Manifeste Agile, rédigé à la lueur des expériences de 17 personnalités du développement logiciel. Ce terme unificateur regroupe les différentes méthodes préalablement définies.

 

 

Dans le cadre de cette série d’articles, nous avons choisi de présenter la méthode Scrum car elle est de loin la plus utilisée. De plus, cette méthode récente a fait ses preuves, elle est documentée, simple à comprendre et nous l’avons déjà pratiquée. Mais, attention, derrière cette simplicité théorique se cache une mise en application complexe qui exige rigueur et implication.
Assurez-vous de la volonté de réussir vos projets lancés en méthode Agile, car le niveau d’énergie déployé par les équipes dans cette méthode est si élevé que les déceptions en cas d’abandon sont d’autant plus grandes.

 

 

Agile, la méthode de demain ?

 

 

L’augmentation significative du nombre d’échecs des projets menés suivant des méthodes traditionnelles s’explique par trois raisons majeures :

 

  • Manque d’implication des utilisateurs finaux

 

  • Spécifications incomplètes

 

  • Changement de spécifications en cours de projet

 

 

L’approche Agile permet d’apporter une réponse à ces problématiques en supprimant l’effet tunnel, en offrant plus de visibilité et en impliquant le client tout au long du projet. Cependant, pour y parvenir, un minimum de règles doivent être respectées !

 

Ce qu’il faut retenir

 

 

La méthode Agile n’est pas une méthode :

 

  • Qui permet de réussir dans n’importe quelles conditions tous ses projets

 

  • Qui permet de gagner du temps

 

  • Adaptable à tous les contextes projet

 

 

En revanche, la méthode Agile permet :

 

  • De lever l’effet tunnel des projets de grande envergure

 

  • De réduire les délais de mise sur le marché

 

  • De revoir son besoin initial en fonction des besoins des utilisateurs

 

  • D’apporter de la souplesse à la réalisation

 

 

Tous ces éléments sont organisés autour d’une gestion de projet particulière et adaptée à la méthode qui a développé son propre « langage » et ses propres règles de fonctionnement. Pour approfondir la méthode, rendez-vous dès la semaine prochaine pour connaitre quels sont les protagonistes d’un projet Agile.