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Méthode Agile [1/3] – La méthode agile SCRUM, une nouvelle ancienne méthode

mai 2012 | Temps de lecture : 5 min

Avec des projets toujours plus complexes, les méthodes de gestion de projet traditionnelles (cycles en V ou Waterfall) montrent leurs limites face aux exigences actuelles de flexibilité et de réactivité. Modèle de développement itératif simple et complet, adaptation et amélioration continue : nous avons jeté notre dévolu sur la méthode agile SCRUM. Dans cette série d’articles, nous exploreront comment cette méthode répond efficacement aux besoins changeants. Nous nous appuierons sur nos retours d’expérience, positifs comme négatifs, tirés de notre participation à divers projets en méthode agile utilisant des approches hybrides, afin de rendre cette méthode accessible à tous.

 

Méthode Agile [1/3] – La méthode agile SCRUM, une nouvelle ancienne méthode_EXEIS Conseil

 

Une méthode ? Quelle méthode ?

 

 

Une étude parue en Avril 2009 (Chaos Report du Standish Group) montre que seuls 32% des projets sont réalisés dans les délais et budgets initialement définis. Ce faible taux de réussite illustre la difficulté qu’ont les entreprises à figer leur besoin dans sa globalité, au début du projet.

 

En 2021, la publication du rapport Pulse of the Profession (Project Management Institute), voit les chiffres à la hausse : 

  • 73% des projets ont atteint leurs objectifs initiaux et leurs intentions commerciales. 
  • 62% des projets sont achevés dans le respect des budgets initiaux. 
  • 55% des projets sont complétés dans les délais initialement fixés. 

 

Pour cause : l’évolution des méthodes de gestion de projet. 

 

Opposition entre cycle V et Agile_EXEIS Conseil

 

Née en 1986, la gestion de projet de développement itératif a été conçue pour répondre à l’effet tunnel souvent généré par les cycles de réalisation de projets classiques.  

 

Les besoins fonctionnels sont alors découpés et priorisés pour créer plusieurs petits projets appelés itérations. Dans chaque itération, le périmètre fonctionnel et technique est réduit afin de développer, mettre en place et tester une solution complète et de qualité, qui peut être ensuite déployée en production. 

L’objectif de cette méthode est de réduire les délais de mise sur le marché des produits ou services, de s’adapter en temps réel aux besoins des utilisateurs en permettant des modifications des spécifications à chaque livraison, et de limiter l’effet tunnel propre aux méthodes en V ou W, tout en offrant une visibilité régulière aux commanditaires du produit. Autrement dit, la méthode agile s’ouvre aux imprévus et facilite le suivi des projets. 

 

 

RAD, Scrum, XP, Quèsaco ?

 

Maintenant que le principe Agile n’a plus de secret pour vous, faisons un peu d’histoire pour comprendre la naissance et l’évolution de cette méthode. Commençons par le RAD, né en 1991 et ancêtre de l’Agile.

 

James Martin, son créateur, propose une méthode de développement rapide d’applications (RAD) se basant sur une nouvelle structure itérative, incrémentale et adaptative. Les utilisateurs sont, pour la première fois, responsabilisés et leur validation permanente est requise. Très vite, cette méthode sera reprise et adaptée pour donner naissance à de multiples variantes : XP (eXtrem Programming), Scrum, FDD (Features Driven Development) :

 

  • La méthode Scrum a, par exemple, ajouté de courtes réunions quotidiennes à la méthode RAD afin de motiver les participants, de stimuler la communication, de synchroniser les tâches et de résoudre les difficultés rencontrées. Aujourd’hui, SCRUM est intégré à de nombreux outils modernes de gestion de projet comme JIRA ou Azure DevOps, facilitant ainsi son adoption à travers divers secteurs.

 

  • La méthode XP, très axée sur la partie construction de l’application, se distingue notamment par son approche de planification ludique et son accent sur le développement piloté par les tests. 

 

  • La méthode FDD a quant à elle mit l’accent sur la finalité de l’itération avec un but immédiatement mesurable et résolument tourné vers la notion de valeur métier.

 

 

Le terme Agile n’apparaîtra qu’en 2001 suite à la publication du Manifeste Agile, rédigé à la lueur des expériences de 17 personnalités du développement logiciel. Ce terme unificateur regroupe les différentes méthodes préalablement définies.

 

Le Manifeste Agile identifie 4 valeurs de l’agilité : 

  • Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils 
  • Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive 
  • La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle 
  • L’adaptation au changement plus que le suivi de plan 

 

Dans le cadre de cette série d’articles, nous avons choisi de présenter la méthode Scrum car elle est de loin la plus utilisée. De plus, cette méthode récente a fait ses preuves, elle est documentée, simple à comprendre et nous l’avons déjà pratiquée. Mais, attention, derrière cette simplicité théorique se cache une mise en application complexe qui exige rigueur et implication. Assurez-vous de la volonté de réussir vos projets lancés en méthode Agile, car le niveau d’énergie déployé par les équipes dans cette méthode est si élevé que les déceptions en cas d’abandon sont d’autant plus grandes.

 

 

Agile, la méthode de demain ?

 

L’augmentation significative du nombre d’échecs des projets menés suivant des méthodes traditionnelles s’explique par trois raisons majeures :

 

  • Manque d’implication des utilisateurs finaux

 

  • Spécifications incomplètes

 

  • Changement de spécifications en cours de projet

 

 

L’approche Agile permet d’apporter une réponse à ces problématiques en supprimant l’effet tunnel, en offrant plus de visibilité et en impliquant le client tout au long du projet. Cependant, pour y parvenir, un minimum de règles doivent être respectées !

 

 

En conclusion, ce qu’il faut retenir :

 

La méthode Agile n’est pas une méthode :

 

  • Qui permet de réussir dans n’importe quelles conditions tous ses projets
  • Qui permet de gagner du temps
  • Adaptable à tous les contextes projet

 

 

En revanche, la méthode Agile permet :

 

  • De lever l’effet tunnel des projets de grande envergure, en offrant plus de visibilité tout au long du projet. 
  • De réduire les délais de mise sur le marché grâce à une approche itérative et incrémentale. 
  • De revoir et d’adapter le besoin initial en fonction des retours et des besoins des utilisateurs. 
  • D’apporter de la souplesse et de la flexibilité à la réalisation du projet. 

 

Tous ces éléments sont organisés autour d’une gestion de projet particulière et adaptée à la méthode qui a développé son propre « langage » et ses propres règles de fonctionnement.