Comment la MAAF a transformé une contrainte réglementaire en opportunité commerciale ?

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Avec la révolution numérique en cours, nous avons tendance à oublier que les évolutions réglementaires restent la première inquiétude des assureurs. 82% des assureurs européens s’inquiètent ainsi des évolutions réglementaires, et 57% d’entre eux les considèrent comme leur principale menace à venir (source : Towers Watson)...

Sophie QUINTARD Maaf

Comment anticiper ces évolutions réglementaires, et comment s’y adapter pour les transformer en opportunités ? Sophie Quintard, chargée de mission à la Direction Technique Santé & Prévoyance du Groupe COVEA*, nous fait partager comment la MAAF a su transformer une évolution réglementaire  de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) en opportunité commerciale en mobilisant ses équipes dans des délais contraints.

 

* Le Groupe mutualiste COVEA réunit notamment les marques GMF, MAAF et MMA

 

 

Exeis Conseil : Sophie Quintard, quel a été votre rôle dans l’application de l’ANI et de la mise en place des « contrats responsables » à la MAAF ?

 

Sophie Quintard : J’ai été en charge du pilotage pour la MAAF du projet intégrant l’ensemble des impacts de l’ANI et des “contrats responsables”, aussi bien sur le plan de la santé individuelle que collective, de début 2014 à mi-2015.

 

 

Exeis Conseil : Quels étaient les impacts de l’ANI pour la MAAF ?

 

Sophie Quintard : En rendant les complémentaires santé obligatoires pour les entreprises, la nouvelle réglementation ANI a fortement redistribué les cartes sur ce marché initialement caractérisé par une prévalence des contrats individuels.

 

Ainsi, les contrats de complémentaire santé collectifs représentaient 40% du marché avant la réforme pour atteindre 60% du marché de la complémentaire santé en 2016.

 

Cette nouvelle disposition impose que les coûts de la complémentaire soient a minima partagés de manière égale entre l’employeur et le salarié. L’employeur peut néanmoins choisir de prendre en charge plus de la moitié de la cotisation s’il le souhaite.

 

On estime que le nombre de salariés français concernés est compris entre 4 et 5 millions, l’ANI a donc représenté un enjeu majeur pour notre entreprise entre 2015 et début 2016.

 

Par ailleurs, la réforme dite des « contrats responsables » (notamment, plafonnement de certains remboursements) a imposé une mise en conformité de l’ensemble du portefeuille de contrats de Santé individuels et collectifs selon des échéances fixées par décret. Les équipes Produits, Marketing, Informatiques et Commerciales ont donc été fortement mobilisées.

 

 

Exeis Conseil : Avant l’arrivée de la loi ANI, quel était le positionnement de la MAAF sur le marché de la Santé ?

 

Sophie Quintard : La MAAF a centré pendant des années la majeure partie de son développement Santé sur le marché individuel. Compte tenu de notre forte présence historique en assurances dommages auprès des TPE (Très Petites Entreprises), nous avons souhaité accélérer notre développement en santé collective auprès de cette cible.  

 

 Nous avons établi en 2012 un partenariat  avec APGIS (affiliée au Groupe COVEA, APGIS co-assure et gère les contrats de Santé collective pour le compte de la MAAF)  et lancé l’offre « Les Façonnables » à destination des TNS (Travailleur Non Salarié) et des TPE.

 

 

Avantages de la complémentaire santé collective Les Façonnables

 

 

L’arrivée de l’ANI a renforcé notre détermination à nous développer sur le marché des contrats collectifs auprès des TPE.