L’évolution des relations entre les donneurs d’ordres et les sous-traitants dans l’Aéronautique (1ère partie)

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Avec un marché de 3 818 milliards d’euros pour les vingt prochaines années, le marché aéronautique mondial a un bel avenir devant lui ! Tout l’enjeu pour les constructeurs est de ne pas rater ce rendez-vous et d’être prêts à satisfaire la demande. Pour faire face à ce défi, c’est l’ensemble de la chaîne de conception et de production qui doit s’adapter pour mettre en place un modèle de sous-traitance efficace et efficient.

 

Evolution du modèle organisationnel entre Airbus et ses sous-traitants (source : Airbus 2012)

 

Un nouveau modèle organisationnel

 

 

De plus en plus de sous-traitance et de sous-traitants. Au fil des nouveaux programmes, les constructeurs ont externalisé une part de plus en plus importante de leurs activités de conception et de fabrication. Le nombre d’acteurs impliqués dans les programmes a également augmenté. Alors qu’Airbus a sous-traité 50% de la fabrication de l’A350, le programme Dreamliner de Boeing a atteint 70% d’externalisation.

 

Le type de sous-traitance a également évolué ; là où dans les années 80 la sous-traitance permettait de pallier un manque de capacité à produire, aujourd’hui, la sous-traitance s’est spécialisée et est en mesure de concevoir et produire des sous-ensembles complexes d’avion.

 

 

L’augmentation des cadences de production

 

 

En 30 ans, l’industrie Aéronautique est passée d’une production quasi-prototypique à une production de série. Le carnet de commandes d’Airbus a ainsi atteint 6 386 appareils en 2014, contre 5 789 pour Boeing, pour une production moyenne chez les deux avionneurs de 680 appareils par an… soit 8 à 9 ans de production assurée.

 

L’augmentation du volume de commandes s’est doublée d’un raccourcissement des délais de livraison, contraignant les avionneurs à une forte montée des cadences. Si à la fin des années 80, Airbus produisait 6,5 A320 par mois, l’avionneur européen en produit 42 aujourd’hui et prévoit d’atteindre une cadence de 46 appareils A320 par mois en 2016. Airbus plancherait même sur un modèle de production lui permettant de livrer près de 55 A320 par mois.

 

 

Une organisation qui doit s’adapter

 

 

Pour mettre en œuvre leur stratégie d’externalisation et répondre à la demande, les donneurs d’ordres ont dû adapter leur organisation et se recentrer sur leurs activités stratégiques, à savoir la conception et fabrication d’éléments de l’avion à haute valeur ajoutée et l’assemblage final.

 

  • Rédigé par
    Nicolas BUFFARD
    Manager

    Ingénieur généraliste des Mines de Nantes, Nicolas évolue depuis plus de 11 ans dans le Conseil en Organisation. Nicolas a principalement réalisé des missions de transformation des organisations et des SI, de pilotage de projets complexes, ou de conduite du changement. Il a réalisé l’essentiel de sa carrière dans le secteur des assurances de biens et de personnes.

    Nicolas BUFFARD - Manager chez EXEIS Conseil