Exeis Conseil : Tout d’abord, Thierry Champéroux, pouvez-vous nous expliquer votre rôle et vos missions au sein de la MAIF ?
Thierry Champéroux : La moitié de mon temps est consacrée au Programme Décisionnel dont je suis responsable et qui héberge également les expérimentations autour du Big Data.
L’autre partie de mon temps est consacrée à coordonner les trajectoires de transformation du Système d’Information de la MAIF, autrement dit de coordonner les travaux de chaque direction de programme autour de l’élaboration d’une trajectoire pluriannuelle cohérente et convergente pour préparer les arbitrages des projets par le Comité Exécutif de la MAIF.

Exeis Conseil : Quels sont les principaux enjeux de la transformation numérique pour les assureurs ?
Thierry Champéroux : Le sujet est assez vaste. Je vais retenir 3 idées, 3 points d’inflexion qui sont majeurs pour le monde de l’assurance et de la MAIF en particulier.
– Tout d’abord l’inflexion autour de la relation des sociétaires vis-à-vis de l’assurance
Nous passons progressivement de l’assurance de la propriété à l’assurance de service basé sur l’usage. Cette transformation est permise par les objets connectés permettant de capter les données d’usage et construire de nouveaux types de services, et potentiellement de nouveaux modèles de tarification.
– La façon dont les sociétaires interagissent avec la MAIF
Tous les nouveaux médias, les réseaux sociaux et les nouveaux périphériques (tablettes, smartphones…) nous invitent à travailler autrement et à créer une expérience client davantage individualisée avec la MAIF. C’est un changement important du point de vue du système d’information mais également dans notre façon d’interagir avec nos sociétaires et dans la conception même des offres : par exemple on ne souscrit pas de la même manière quand on est en rendez-vous en face à face que sur un smartphone.
– Et l’exigence de réactivité
Cela rejoint la problématique du Big Data car l’enjeu de réactivité et d’immédiateté est de plus en plus important, accompagné d’un enjeu de personnalisation.
E.C. : La digitalisation est souvent associée à un environnement de l’immédiateté, du zapping, de la comparaison et de la consommation de masse. Est-ce plus difficile pour les mutuelles, et a fortiori pour la MAIF, de trouver sa place sur les nouveaux médias comme les réseaux sociaux ?
T.C. : Non, je ne crois pas. Au contraire, à la MAIF nous avons plutôt tendance à penser que c’est une opportunité très intéressante pour demain que de tirer parti de cette vague autour de l’économie collaborative et du partage. Ce sont des opportunités au cœur de notre ADN et de notre stratégie qui est basée sur la confiance.
Cela rejoint la problématique du Big Data car l’enjeu de réactivité et d’immédiateté est de plus en plus important, accompagné d’un enjeu de personnalisation.

Nous y voyons plutôt des opportunités que des risques, même si c’est vrai que derrière cette transformation numérique, on voit bien qu’il y a des acteurs de plus en plus nombreux qui se positionnent dans une logique d’intermédiation entre le sociétaire et l’assureur.