Le SI au cœur de la refonte du parcours de soins

Une population vieillissante

 

En France, les plus de 60 ans représentent 24% de la population, soit plus de 15,6 millions de personnes. Cette part atteindrait 28 % en 2030. Ces 15,6 millions de personnes requièrent un accès aux soins médicaux accru, 67 % d’entre elles souffrant d’au moins deux pathologies. Par ailleurs, on compte également 15 millions de malades chroniques en France.

 

 

 

 

Un déficit médical aigu

 

Le nombre de médecins généralistes recule depuis quelques années et leur répartition est très inégale sur le territoire. On dénombre 798 médecins pour 100 000 habitants à Paris contre seulement 180 pour 100 000 habitants dans l’Eure. Au sein même des régions, on remarque des différences entre les villes universitaires où les jeunes s’installent à la fin de leurs études, et les campagnes et banlieues où les déserts médicaux sont nombreux. Quatre millions d’habitants sont sans accès aux premiers soins. De plus, un quart des médecins sont âgés de plus de 60 ans et les jeunes médecins se tournent rarement vers la médecine libérale (seulement 10% d’entre eux) .

 

 

Une pression budgétaire accrue

 

Actuellement, le parcours de soin des personnes âgées en perte d’autonomie n’est pas satisfaisant. On en évalue les surcouts à 2 milliards d’euros par an . Cette situation s’explique notamment par un parcours trop segmenté, avec des hospitalisations injustifiées, des durées de séjour excessives etc… On évalue également à 80% les séjours hospitaliers post-opératoires qui pourraient se faire en ambulatoire. Pour faire face à ces défis, il est nécessaire et urgent de repenser et urbaniser le parcours de soins.

 

 

Une refonte du parcours de soin est en marche

 

Des lieux de soins qui deviennent lieux de diagnostic

 

Les établissements de santé font évoluer leurs pratiques en basculant d’un lieu de soin à un lieu de diagnostic. Ces nouveaux modes de soins s’installent notamment grâce au développement de la télémédecine, et permettent de lutter contre les déserts médicaux. La télémédecine recouvre la téléconsultation (dialogue entre le patient et les médecins à distance), la télé-expertise (acte de diagnostic entre spécialistes lors duquel le patient n’est pas présent), la télésurveillance  (interprétation à distance des données nécessaires au suivi médical d’un patient) et la téléassistance (possibilité pour un médecin d’assister un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte médical).

 

L’hôpital de Montpellier a par exemple déployé  le projet e-DENT qui permet une téléconsultation  dentaire des patients résidents d’EHPAD, des patients handicapés et des détenus de la Maison d’Arrêt, à l’aide de caméras intra-buccales qui permettent de mettre en évidence des lésions carieuses. Les clichés sont ensuite envoyés à un chirurgien-dentiste pour interprétation à distance.

 

Le domicile comme lieu de soins

 

L’évolution du statut de l’établissement de santé comme un lieu de diagnostic a pour corolaire le développement du domicile comme un lieu de soin. En Bourgogne a été installée la première cabine de télémédecine. Elle est destinée aux habitants d’une résidence séniors et leur permet de prendre leur tension, leur température ou encore de mesurer le taux d’oxygène dans leur sang. Cette solution permet de pallier au désert médical qui touche la région. D’autres services permettant le traitement à domicile se développent. Il existe désormais des maisons entièrement connectées qui permettent le maintien à domicile et le contrôle de l’état de santé des personnes fragiles. La livraison à domicile des médicaments est aussi possible grâce au service Portéo Médical de La Poste.

 

 

Les systèmes d’information au cœur de cette évolution d’organisation

 

Une décentralisation des lieux de diagnostic et de soins La refonte du parcours de soin a pour conséquence de décentraliser les lieux de diagnostic et de soins. Cette décentralisation place le patient (et son domicile) au centre d’un triptyque Hôpital – Médecine de ville – Officine. La manière dont ses trois dimensions interagissent pose la question de la continuité des soins. Il devient nécessaire de donner aux professionnels de santé une vue globale du parcours de soin du patient, et d’apporter aux patients une vision complète de leur recours au système de soins.

 

 

 

 

Un processus collaboratif à construire

 

Pour ce faire, le Système d’Information doit être placé au cœur de cette évolution d’organisation du parcours de soins pour supporter cette pratique collaborative à plusieurs niveaux : au sein même des structures de soins (DPI, HAD, …), entre les structures et les acteurs de la relation de soins et dans le cadre de la coordination des soins (DMP, Dossier Pharmaceutique, messagerie sécurisée de santé, …). Pour réussir la mise en œuvre de cette nouvelle organisation, l’ensemble des parties prenantes doit aussi accepter de s’insérer dans ce processus collaboratif. 

 

Enfin, le succès de l’urbanisation et de la convergence des systèmes passera par la résolution de deux problématiques :

• Comment assurer l’interopérabilité de l’ensemble des systèmes et terminaux et partager un standard d’identification ?
• Comment garantir la complétude, l’intégrité, la sécurité, la disponibilité et la traçabilité des données médicales des patients ?

 

Exeis conseil accompagne actuellement un groupement de cliniques pour répondre à ces questions. Plus globalement, par sa connaissance des problématiques et des enjeux liés à la gestion du SI, ainsi que son expérience dans l’accompagnement des entreprises dans leurs projets de transformation, Exeis Conseil est à même de vous aider à définir et à mettre en place l’organisation la plus adaptée à votre structure.

 

Auteur : Alumni EXEIS Conseil