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Retour sur notre événement RSE : la cosmétique est-elle en avance ?

novembre 2023 | Temps de lecture : 5 min

Le mercredi 18 octobre, EXEIS Conseil a réuni des acteurs de la cosmétique pour parler RSE. Nos 3 intervenants ont tenté de répondre à la question « RSE : la Cosmétique est-elle en avance ? » : Elodie Bernadi, Directrice Développement Durable chez L’Oréal, Charlotte de Pitray, Directrice Générale des Laboratoires SVR et Thierry Bourgeois, Directeur de l’ingénierie et des performances industrielles chez Léa Nature. 

Stratégie RSE : la cosmétique est-elle en avance ? Retour sur notre événement

Rester pragmatique pour éviter "le triangle de l’inaction”

 

Tous nos intervenants ont mis en avant le fait que les initiatives RSE doivent être réalisées par étape pour permettre une transformation de l’entreprise efficace et sereine.  

 

Chez Léa Nature, engagé depuis l’origine sur la consommation responsable, l’initiative de référence a été le lancement d‘une usine éco-responsable en 2019, avec notamment une station d’épuration naturelle intégrée. Un premier projet concret et engageant pour les collaborateurs.  

 

Chez L’Oréal, du fait de son implantation mondiale, la prise de conscience est ancienne de leur impact sur les enjeux climatiques planétaires. La plupart de leurs usines utilise déjà 100% d’énergies renouvelables ou des circuits d’eau fermés. L’accent est mis aujourd’hui sur un sourcing local des produits par grande zone géographique pour limiter l’impact sur la biodiversité. 

 

De son côté la marque SVR, engagée depuis sa création sur le sujet des perturbateurs endocriniens, travaille sur la simplification de son packaging ou des tests autour de l’utilisation du plastique biosourcé

 

Le meilleur moyen d’avancer c’est d’innover ! Tous prônent le Test & Learn pour trouver l’initiative de rupture qui transformera profondément le secteur, tout en restant vigilant sur « la fausse bonne idée » qui peut paraître comme une évidence pour le consommateur mais qui n’est pas si facile à déployer pour l’entreprise. 

 

La consigne, le vrac, la recharge… tous nos intervenants se sont lancés dans l’aventure et tentent d’accompagner les consommateurs vers ces nouveaux modes de consommation en cosmétique.  

 

Continuer à avancer et être conscient qu’on ne peut pas tout faire en même temps, permet d’éviter le « triangle de l’inaction » évoqué par Charlotte de Pitray.  

 

 

L’union fait la force

 

Consensus entre nos trois acteurs : le besoin de créer des collectifs multi-secteurs pour avoir plus de poids vis-à-vis des parties prenantes et imposer de nouveaux standards. 

 

Depuis quelques années, on observe la création de nombreux consortiums pour mieux répondre aux enjeux RSE dans le secteur de la cosmétique. Les entreprises se challengent, partagent leurs ressources, connaissances et bonnes pratiques pour maximiser leur impact social et environnemental.  

 

Dans cette optique, L’Oréal est associé avec 70 autres acteurs de beauté au niveau mondial pour établir un score impact environnemental avec l’Ecobeautyscore. L’entreprise réfléchit également à des solutions de recyclage plus efficientes avec le consortium Carbios, qui regroupe des acteurs d’autres marchés comme des producteurs de boissons. 

 

 Une démarche partagée par le Laboratoire SVR qui a rejoint un collectif de marques multi industries pour réfléchir à l’exposition du consommateur aux perturbateurs endocriniens.  

 

Les entreprises sont donc prêtes à mettre en commun leurs moyens avec des concurrents pour obtenir plus d’impact. Ce phénomène de « co-opétion » est une révolution vers plus de transparence entre les acteurs du secteur. 

 

 

La contrainte, moteur d’innovation

 

Qu’elle découle des convictions des dirigeants, des attentes des consommateurs ou des nouvelles réglementations telles que la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), la contrainte environnementale vient bousculer les habitudes du marché de la cosmétique. 

 

Contrainte ou accélérateur de la transformation ? La règlementation amène les entreprises à se réinterroger. Cette nouvelle donne suscite le besoin d’innover, sur les produits eux-mêmes (formules et packaging), sur les processus de fabrication et de distribution mais aussi et surtout sur la communication et le marketing.  

 

Elodie Bernardi de L’Oréal évoque ainsi le besoin d’un « contrepied publicitaire » au profit d’une communication plus responsable. Pour les Laboratoires SVR, Charlotte de Pitray précise également que la créativité des marques pourra continuer à s’exprimer de multiples façons en dépit des contraintes RSE, notamment en termes de packaging. 

 

Côté Léa Nature, Thierry Bourgeois attire notre attention sur la lourdeur de certaines règlementations, qui ne sont pas toujours adaptées au monde de la cosmétique (exemple : loi AGEC pour le vrac ou le nettoyage des contenants). Pour gérer au mieux les exigences externes et prioriser les chantiers, les équipes ont besoin d’accompagnement sur des sujets qu’elles ne connaissent pas toujours très bien, précise également Thierry Bourgeois. 

 

 

Guider les équipes pour une transformation en profondeur

 

Pour polliniser la RSE au sein des organisations, rien de tel que d’avoir des collaborateurs convaincus ! Les intervenants s’accordent à dire que pour cela « il est important de travailler sur les convictions personnelles dans l’entreprise », selon Charlotte De Pitray. 

 

Pour cela les idées sont nombreuses : Fresque du climat, Fresque du plastique, éducation à la fabrication et composition des produits, conférence et rencontre avec des homologues etc.  

 

Pour avoir de l’impact, cette prise de conscience doit aussi être incarnée par les Directions d’entreprises qui doivent jongler entre approche business et transformation durable. Même si elles sont globalement bien formées et informées, les instances de direction nécessitent aussi d’être accompagnées pour prioriser les actions à mener et garder ce « sentiment d’urgence » dont nous parle Elodie Bernadi. 

 

Pour diffuser ce changement culturel et surtout le pérenniser, les équipes marketing devront redoubler d’effort pour innover sous la contrainte règlementaire et les exigences des consommateurs. Travailler sur la communication responsable est un enjeu de demain.

 

 

Conclusion  

 

A travers cet échange, nous observons que les acteurs de la cosmétique sont engagés de longue date dans la préservation de nos écosystèmes, et continuent à innover pour améliorer leur impact sur la société et l’environnement. 

 

Quel que soit le secteur d’activité, les précurseurs de ce mouvement inspirent leurs concurrents et leurs partenaires pour pérenniser la démarche. L’implication de l’ensemble de la chaine de valeur, de l’amont à l’aval, du sourcing des produits à la gestion des déchets ; est indispensable à l’atteinte des gains sur le long terme. 

 

EXEIS Conseil dispose de compétences et de méthodologies pour accompagner les entreprises dans ces défis : construction et mise en programme de la fonction développement durable, intégration de facteurs RSE dans les dispositifs existants, préparation à l’industrialisation des données et à la construction de reporting CSRD, sensibilisation des collaborateurs et accompagnement au changement.